Pillars of Eternity : Deadfire

Produire la suite d'une oeuvre fondatrice est toujours un exercice périlleux, tant il est difficile de trouver le subtil équilibre entre l’ajout de nouveautés et la réutilisation de tout ce qui conférait son identité à l’œuvre initiale. Surtout lorsque cette œuvre s’avère incarner la renaissance d’un genre vidéoludique qui depuis connaît un second souffle, le jeu de rôle occidental en deux dimensions. De plus, Deadfire est la suite directe de Pillars of Eternity, dont il reprend l’univers, la mythologie et, bien sûr, les personnages. Avoir bouclé le premier épisode n’est pas une nécessité absolue pour se lancer dans cette seconde épopée, mais il est évident qu’avoir vécu l’aventure précédente offre un confort de jeu supplémentaire indéniable. Aussi, avant de présenter en bonne et due forme le dernier né des Studios Obsidian, un petit résumé s’impose.

Pillars of Eternity est une saga de jeux de rôles occidentale en deux dimensions, dont l'objectif assumé est de retranscrire à travers le jeu vidéo des sensations éprouvées lors de parties de jeux de rôles sur table. C'est un genre qui a fait les belles années des joueurs jusqu'au début de ce millénaire,  avant de disparaître pour une raison toute simple : l'avènement de la 3D. A mesure que l'aspect technique se modernisait, les développeurs ont dû faire un choix pour s'adapter à la demande. Ils ne pouvaient plus consacrer autant de temps et de moyens financiers à l'écriture complexe qui animait les jeux de rôles occidentaux en 2D, toutes les ressources étant allouées à la création d'un monde en trois dimensions que les joueurs pouvaient explorer à l'envi. Parmi les jeux contemporains, quelques-uns ont tenté de perpétuer le genre, comme Deus Ex premier du nom, Fallout : New Vegas (et pas les épisodes 3 et 4, clairement orientés action) ou plus récemment le troisième opus de The Witcher. En 2015, le studio Obsidian décide, à l'aide d'une campagne de financement participatif, de faire revivre le genre. Le résultat, c'est Pillars of Eternity, une belle réussite pour un premier essai.
Concrètement, le jeu est composé d'écrans fixes en deux dimensions sur lesquels se promènent les personnages dirigés par le joueur. Ce dernier crée le personnage principal en début d'aventure, de A à Z, contrairement à un RPG japonais où l'histoire et les personnages sont figés. La phase de création implique le choix d'une origine, la race, la classe, les compétences de base, et l'aspect physique bien entendu. Les autres protagonistes qui composeront l'équipe se rencontrent au fil de l'aventure.